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28/03/2015 - marley
À chaque nouveau livre et quel que soit le sujet traité, Emmanuel Carrère dévoile une nouvelle part de sa vie et de son intimité. Avec cet art consommé de l'écriture en train de se faire (avec ses tâtonnements et ses digressions), il confesse ici, en feignant de la redécouvrir, sa période mystique (trois ans de sa vie) où il s'est plongé avec ardeur, et rigueur, dans la foi et l'étude des Évangiles. Puis comment, sa croyance vacillant, il s'est lancé dans l'écriture de la biographie de son auteur favori Phillip K. Dick - dont il souligne la proximité/porosité entre fantastique et religiosité - et trouve refuge dans la psychanalyse. C'est sur ce terreau que le roman se transforme ensuite en une incroyable, mais parfois un peu longue, enquête sur la vie des premiers chrétiens, ceux dont les récits (les quatre Évangiles et les textes du nouveau testament) constituent la genèse fondatrice du christianisme. Si l'art de Carrère demeure pour conter des histoires et brosser des portraits, reste cette interrogation majeure sur la place de la religion dans notre société : "... quelque chose qui relève de cette bonté pure à cause de laquelle on veut bien jeter l'eau du bain mais pas ce bébé difforme et merveilleux, cet enfant trisomique qu'on nomme le christianisme." Tout est dit.
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Affaire classée alors ? Il faut qu'elle ne le soit pas tout à fait pour que, vingt ans plus tard, j'aie éprouvé le besoin d'y revenir. Ces chemins du Nouveau Testament que j'ai autrefois parcourus en croyant, je les parcours aujourd'hui - en romancier ? En historien ? Disons en enquêteur.
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