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En finir avec Eddy Bellegueule

de Édouard Louis


2 commentaires

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19/11/2016 - jul
Pauvre Eddy, il est tombé dans un milieu où tous les gens sont idiots et méchants. Quand tu dis que ce n'est pas à charge, moi j'ai trouvé ça d'une dureté terrible. "De mon enfance je n'ai aucun souvenir heureux". Je le respecte évidemment, mais j'ai du mal à croire que ce soit possible.

20/04/2014 - marley
Une écriture impudique et crue sur l'enfance opprimée d'Eddy, un garçon stigmatisé dès son plus jeune âge à cause de sa voix haut perchée et de ses manières de fille. Dans ce milieu social très défavorisé marqué par une extrême pauvreté, cette chronique d'une violence hélas ordinaire se traduit par la cruauté des mots et plus encore par celle des comportements : dureté et domination masculine, alcoolisme, racisme, homophobie... Il ne s'agit pourtant pas d'un roman à charge : il pointe juste la bêtise et la cruauté humaines qui s'attaquent toujours au plus faible et donc le plus souvent à Eddy. Les exemples sont nombreux :
- c'est le cousin d'Eddy, avec qui il a sa première relation sexuelle, qui le dénonce devant tout le collège ;
- ce sont les deux brutes qui le battent tous les jours mais qui, la dernière fois qu'il les verra lors du spectacle de fin d'année où il a été un acteur particulièrement brillant, l'acclameront...
- mais c'est aussi Eddy qui peut se montrer cruel envers un autre garçon efféminé. Car bien qu'il sache désormais avec certitude qu'il aime les garçons, Eddy décide de lutter contre sa nature et essaie de devenir un dur qui aime les filles et le foot. Mais c'est un échec : exclu de ce monde, Eddy trouve une issue en partant au lycée loin des siens. Il n'a que quinze ans.


En finir avec Eddy Bellegueule

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« Je suis parti en courant, tout à coup. Juste le temps d’entendre ma mère dire Qu’est-ce qui fait le débile là ? Je ne voulais pas rester à leur côté, je refusais de partager ce moment avec eux. J’étais déjà loin, je n’appartenais plus à leur monde désormais, la lettre le disait. Je suis allé dans les champs et j’ai marché une bonne partie de la nuit, la fraîcheur du Nord, les chemins de terre, l’odeur de colza, très forte à ce moment de l’année. Toute la nuit fut consacrée à l’élaboration de ma nouvelle vie loin d’ici. »
En vérité, l’insurrection contre mes parents, contre la pauvreté, contre ma classe sociale, son racisme, sa violence, ses habitudes, n’a été que seconde. Car avant de m’insurger contre le monde de mon enfance, c’est le monde de mon enfance qui s’est insurgé contre moi. Très vite j’ai été pour ma famille et les autres une source de honte, et même de dégoût. Je n’ai pas eu d’autre choix que de prendre la fuite. Ce livre est une tentative pour comprendre.

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