
1 commentaire
ajouter un commentaire![]() ![]() ![]() ![]() |
26/12/2016 - marley
Enfant solitaire particulièrement doué à l'école, le jeune Adrià ne parvient pas à être heureux. Il est tiraillé entre ses parents qui ne s'aiment pas et rêvent pour lui d'un brillant avenir : se lancer dans une carrière de violoniste pour sa mère ou devenir un philologue spécialiste de langues anciennes pour son père. Signe de sa détresse, ses seuls compagnons/confidents, sont deux petits jouets : le shérif Carson et le chef indien Aigle-Noir. 3 événements marquent son adolescence : sa décision d'arrêter ses cours de violon, la mort de son père dans des conditions mystérieuses et la fuite inexpliquée de Sara, son premier amour. Il trouve alors refuge dans ses études puis dans sa carrière d'universitaire et ses premiers écrits. Mais taraudé par son amour pour Sara, il part à sa recherche sans savoir que cela l'obligera à se confronter avec l'histoire de sa famille et, à travers elle, aux comportements humains au cours des derniers siècles et notamment aux moments les plus sombres qui seront la matière de ses 2 derniers écrits : Généalogie de la violence européenne et sa propre autobiographie. Un roman brillant qui confronte les notions d'intelligence, d'érudition et l'accumulation des connaissances et des objets à l'épreuve des faits et de l'histoire.
![]() |
Confiteor[commandez avec -5% sur fnac.com]
|
Barcelone années cinquante, le jeune Adrià grandit dans un vaste appartement ombreux, entre un père qui veut faire de lui un humaniste polyglotte et une mère qui le destine à une carrière de violoniste virtuose. Brillant, solitaire et docile, le garçon essaie de satisfaire au mieux les ambitions démesurées dont il est dépositaire, jusqu’au jour où il entrevoit la provenance douteuse de la fortune familiale, issue d’un magasin d’antiquités extorquées sans vergogne. Un demi-siècle plus tard, juste avant que sa mémoire ne l’abandonne, Adrià tente de mettre en forme l’histoire familiale dont un violon d’exception, une médaille et un linge de table souillé constituent les tragiques emblèmes. De fait, la révélation progressive ressaisit la funeste histoire européenne et plonge ses racines aux sources du mal. De l’Inquisition à la dictature espagnole et à l’Allemagne nazie, d’Anvers à la Cité du Vatican, vies et destins se répondent pour converger vers Auschwitz-Birkenau, épicentre de l’abjection totale.
Confiteor défie les lois de la narration pour ordonner un chaos magistral et emplir de musique une cathédrale profane. Sara, la femme tant aimée, est la destinataire de cet immense récit relayé par Bernat, l’ami envié et envieux dont la présence éclaire jusqu’à l’instant où s’anéantit toute conscience. Alors le lecteur peut embrasser l’itinéraire d’un enfant sans amour, puis l’affliction d’un adulte sans dieu, aux prises avec le Mal souverain qui, à travers les siècles, dépose en chacun la possibilité de l’inhumain – à quoi répond ici la soif de beauté, de connaissance et de pardon, seuls viatiques, peut-être, pour récuser si peu que ce soit l’enfer sur la terre.
[modifier]