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La Fièvre

de J.m.g. Le Clézio


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05/05/2011 - marley
Première rencontre avec JMG. Cet ouvrage « choisi » par hasard (en fait on me l’a prêté) a été écrit en 1965, ce qui en fait son second livre, période du « nouveau roman ». Il s’agit d’un recueil de nouvelles. Je les ai trouvées plutôt disparates et inégales. La douleur/souffrance/folie (physique, psychologique, géologique…) constitue une trame revendiquée. Mais pour moi, l’écriture formaliste et ses ruptures narratives la tiennent trop à distance.


La Fièvre

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Ces neuf histoires de petite folie sont des fictions ; et pourtant, elles n'ont pas été inventées. Leur matière est puisée dans une expérience familière. Tous les jours, nous perdons la tête à cause d'un peu de température, d'une rage de dents, d'un vertige passager. Nous nous mettons en colère. Nous jouissons. Nous sommes ivres. Cela ne dure pas longtemps, mais cela suffit. Nos peaux, nos yeux, nos oreilles, nos nez, nos langues emmagasinent tous les jours des millions de sensations dont pas une n'est oubliée. Voilà le danger. Nous sommes de vrais volcans.
Il y a longtemps que j'ai renoncé à dire tout ce que je pensais (je me demande même parfois s'il existe vraiment quelque chose qui s'appelle une pensée) ; je me suis contenté d'écrire tout cela en prose. La poésie, les romans, les nouvelles sont de singulières antiquités qui ne trompent plus personne, ou presque. Des poèmes, des récits, pour quoi faire ? L'écriture, il ne reste plus que l'écriture, l'écriture seule, qui tâtonne avec ses mots, qui cherche et décrit, avec minutie, avec profondeur, qui s'agrippe, qui travaille la réalité sans complaisance. C'est difficile de faire de l'art en voulant faire de la science. J'aimerais bien avoir en quelque sorte un ou deux siècles de plus pour savoir.

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